LARA LE BONHEUR APRES TOUT

Publié le par sophie

Le lundi 05 mars 2007

 (Photo Bernadette Bussy)



 

Lara Fabian : le bonheur après tout

 

Une chanteuse populaire qui à 37 ans, dans un monde qui voue un culte à la jeunesse, s'exclame qu'il est bon de vieillir, ça surprend. Mais Lara Fabian ne lance pas la phrase pour produire un effet. Elle semble dans une totale sincérité. Pour elle, l'âge rime avec bonheur.

«J'ai appris à vivre avec plus de sérénité. Je suis capable maintenant d'être seule pendant des jours sans peine, sans tristesse, ni érosion. Évidemment, ceux que j'aime me manquent, mais avant j'étais incapable d'être seule avec moi trop longtemps. Là, j'aime être seule sans avoir l'impression qu'il y a un trou béant devant moi», dit la chanteuse.

Elle revient de loin la belle Lara. Il y a eu, bien sûr, cette maladie qui s'attaquait à ses organes vitaux, qu'elle a combattue et dont elle dira fermement ne plus vouloir en parler - c'est derrière elle. Elle sera plus loquace sur la guérison de son profond mal à l'âme. Un mal qui lui a fait écrire des mots comme : «Tout ne rime à rien quand on n'a même plus peur/Toutes les raisons de rester sont les leurs». C'était en 2001 sur l'album Nue. Une chanson intitulée Parce que tu pars.

«Tout le monde a pensé que je l'avais écrite pour quelqu'un d'autre. Mais c'était moi...», confie-t-elle.




Le mal-être de la star

Lara vient de lever le voile sur un secret sans trop savoir ce qui, à cet instant, lui a donné la confiance de le faire.

«On ne nous pardonne pas d'avoir ces sentiments... Comme si le mal-être n'était pas permis chez quelqu'un qui a tout ce que j'ai... Le cliché de la star triste, j'ai toujours évité, mais peut-être que d'en parler peut aider d'autres gens qui passent à travers ça...», songe-t-elle doucement.

Chanteuse populaire. On fait ce métier-là, souvent, par besoin d'aimer et d'être aimée. Or, il y a eu des moments dans la carrière de Lara qui lui ont apporté du mépris et de la haine. Pendant quelques années, les radios québécoises ont cessé de jouer ses chansons, sans trop qu'elle puisse se l'expliquer. Mais il y a eu pire en France, où pendant un certain temps, elle a subi de fortes gifles dans les médias.

«Parfois, les gens me demandaient ce que j'avais fait... Mais rien! Ça s'est tassé, mais j'ai souvent passé du temps à me demander pourquoi on ne m'aimait pas. Maintenant, je me réjouis que certains m'aiment. D'autres ne m'aiment pas et ils ont le droit et ce n'est pas grave.»

À 37 ans, l'artiste a fait la paix depuis un bon moment avec l'unanimité (12 millions de disques vendus, ça rassure quand même...). Mais plus jeune, elle n'avait pas cette distance avec la vie. Elle est arrivée en France à 27 ans, après 10 ans de vie au Québec, où la presse est généralement plus douce avec les artistes. Quand la vague de haine à son égard a pris de la force, Lara a eu envie d'en finir.

«J'ai eu envie de partir. Pas juste du showbizz. Partir de la vie. C'était un ensemble de choses et c'est derrière moi, mais c'était particulièrement violent dans les médias. On va jusqu'à démolir l'être, il n'y a aucune compassion...», se souvient-elle avec émotion.

Aujourd'hui, Lara savoure la vie, multiplie les projets. Elle a trouvé l'amour, elle partage sa vie avec le réalisateur français Gérard Pullicino et elle s'installera avec lui au printemps à Montréal. En septembre, elle montera sur les planches à Paris, elle jongle aussi avec plusieurs scénarios de films et surtout, elle rêve du jour où elle deviendra maman. Ce qui l'a raccrochée à la vie quand elle voyait tout noir? Sa meilleure amie, Nathalie.

«Je me suis dit qu'il y avait quelqu'un qui m'aimait vraiment. Il y a un moment précis dont je me souviens comme d'une photo. C'était brutal. Une personne, trois phrases... Je crois qu'une phrase, un mot, peuvent ramener quelqu'un...», affirme-t-elle avec une grande reconnaissance au fond du regard.

Combattre le mal-être, puis la maladie, a beaucoup changé les valeurs de Lara. Désormais, chaque matin, elle se demande pourquoi elle fait les choses. Et si elle ne trouve pas de bonne réponse, elle s'arrête.

«On s'aperçoit que pendant longtemps on est passé à côté de sa vie. La réalité vous y ramène, le sens des priorités change. Je suis désolée, mais je ne passerai plus jamais 17 mois sans rentrer chez moi. Dix-sept jours tout au plus!»

Elle le dit avec force et on comprend que l'éloignement lui a fait perdre ses repères. Elle les a trouvés maintenant et ce n'est pas pour rien qu'elle a choisi le blanc et un regard neuf pour illustrer son dernier album.

«C'est ma quête de la lumière. J'étais petite et j'étais comme ça. Je prenais des feuilles noires pour dessiner des étoiles blanches... Il y a beaucoup d'espoir dans cette vision de la vie et c'est une façon de refuser de me faire mettre k.o. par les épreuves.»


Publié dans DIVERS

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P
pas évident de trouvé le bonheur
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